Monday, August 14, 2023

Philippopolis



  Nous sommes dans l'ancienne Philippopolis que construisit Philippe l'Arabe, vers le milieu du troisième siècle de notre ère; l'enceinte avec ses portes à arcades est imposante au possible; la voie dallée, bordée de colonnes dont il ne reste que des débris, conduit vers le centre de la cité, où jadis se dressait le temple, marqué aujourd'hui par trois hautes colonnes ornées de riches chapiteaux. Un peu plus loin, le théâtre avec ses dix rangées de gradins, et, plus loin encore, les thermes plus malmenés par le temps, mais dont les murs présentent encore ça et là des plaques de marbre blanc. Un aqueduc de vingt kilomètres de long amenait à Philippopolis les eaux des sources de Taïbé الطيّبة, village de la haute montagne; il n'en reste que plusieurs pylônes, haut de dix mètres, témoin du génie des constructeurs romains. 

Quelques maisons druzes de Šahba ont leurs portes et fenêtres encadrées de pierres romaines finement sculptées et, à l'intérieur de l'une d'elles, nous découvrons trois magnifiques mosaïques aux tons éclatants; l'une représente des figures de femmes symbolisant  l'Industrie, la Sagesse, et la Philosophie; la deuxième, les noces de Thétis et de Pelée, et la dernière une scène de banquet

Un rapport sur ces merveilles sera envoyé aux Beaux-Arts de Beyrouth, en vue de l'achat par l'État de la maison qui les abrite, et, plus tard, un musée fera peut-être la joie des touristes visitant l'ancienne Philippopolis.












Édouard Andréa. La Révolte druze et l'insurrection de Damas, 1925-1926. Payot, Paris 106 Boulevard St. Germain, 1937. 

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