Saturday, December 24, 2022

Beth Shemesh: sept murs et sept planètes

 


 Entre les portes, et en arrière, sont figurés, dans la peintures de Doura, sept murs crénelés disposés par échelons, les uns derrière les autres. Le mur du devant est bas, s'élevant à peine à la moitié de la grande porte; le plus en arrière atteint le haut du tableau, de sorte que l'ensemble fait penser à une succession de terrasses. Il est plus probable cependant que, suivant une technique fort ancienne, on a voulu figurer ici des enceintes concentriques. Ces murs présentent les couleurs suivantes en partant du bas:

1. Rouge sang de bœuf.
2. Noir.
3. Jaune d'ocre.
4. Blanc.
5. blanc.
6. Gris perle.
7. Rose mauve

Le septième mur, le plus élevé, se détache sur un fond orange à peine visible dans le haut du tableau. 

Cette représentation est extrêmement intéressante, car elle reflète les idées mésopotamiennes admises, concernant les dispositions d'un temple sidéral spécialement solaire. Les sept murs se rapportent certainement aux sept planètes. Suivant Celse, il fallait, pour parvenir à l'empyrée, franchir sept portes superposées, de métaux différents représentant les sphères planétaires. D'après Hérodote, un dispositif du même genre avait été réalisé à Ecbatane, en Médie: "Les murs concentriques, dit-il, sont renfermés l'un dans l'autre et construits de manière que chaque enceinte ne surpasse l'enceinte voisine que de la hauteur des créneaux. Le lieu s'élève en colline, ce qui facilite. Les créneaux de la première enceinte sont peints en blanc, ceux de la seconde en noir, ceux de la troisième en poupre, ceux de la quatrième en bleu, ceux de la cinquième sont d'un rouge orangé. Quant aux deux dernières, les créneaux de l'une sont argentés et ceux de l'autre dorés". (Histoires d'Hérodote). 

Nous avons là absolument la disposition du tableau de Doura. Les couleurs se correspondent exactement mais l'ordre en est changé.

Il semble que l'ordre adopté à Ecbatane l'ait été aussi dans la coloration des étages de la ziqqourat, à Khorsabad.

I semble qu'à Doura la couleur solaire ait été placées au troisième étage pour la raison suivante: les nécessités de la composition picturale ont fait disposer la cella du soleil vers le milieu du tableau, c'est-à-dire entre la troisième et la quatrième enceinte, ou, si l'on veut, au-dessus du troisième mur; il fallait donc donner à ce dernier la couleur réservée au Soleil.




Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35.  1939.



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