Dans la première scène, le peintre a utilisé le récit suivant:
"Les Philistins avaient donc pris l’arche de Dieu. Ils la firent venir d’Ébène-Ézèr à Ashdod.
Ils prirent l’arche de Dieu pour l’introduire dans la maison du dieu Dagon ; ils la placèrent à côté de Dagon.
Mais lorsque les gens d’Ashdod se levèrent tôt le lendemain, voici que Dagon était tombé face contre terre devant l’arche du Seigneur. Ils prirent Dagon et le remirent à sa place.
Ils se levèrent tôt le lendemain matin, et voici que Dagon était tombé face contre terre devant l’arche du Seigneur ; la tête de Dagon et les deux paumes de ses mains, coupées, se trouvaient sur le seuil. De Dagon, seul le corps était resté à sa place.
Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, à Ashdod, les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans la maison de Dagon évitent de fouler le seuil." (I Samuel, V, 1-5).
Yahvé frappa les habitants d'Ashdod et désola leur pays. Ils demandèrent aux princes des Philistins de faire enlever l'arche de la ville. On la transporta à Gath (I Samuel, V, 6-8).
Le peintre s'est complu à représenter Dagon humilié par Yahvé. Il ne figure pas seulement l'idole renversée et brisée, mais tous les ustensiles du culte jetés pêle-mêle sur le parvis de son temple, béant et dévasté.
Pour donner une idée de ses deux chutes successives, le peintre a figuré deux fois l'idole couchée à terre et en somme, malgré quelques variantes de détail, deux représentations semblables. Or, le texte biblique est très clair; il n'y avait qu'une statue de Dagon dans le temple; c'est la même qui fut renversée, relevée, et qui s'abattit à nouveau, perdant cette fois sa tête et ses mains. L'artiste a légèrement modifié ces détails: dans une des chutes, apparemment la première, au premier plan, le dieu a perdu le pied droit; dans l'autre, la tête s'est détachée du tronc. On ajoutera que le peintre, habitué à la frontalité, n'a pas représenté la statue le visage contre terre, mais de face.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
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