Au matériel qui, dans la peinture, jonche le parvis du temple, il faut ajouter les objets restés en place dans le sanctuaire; au centre, un objet qu'on pourrait prendre pour une table; sur le côté, deux autres qu'il ne serait pas impossible de considérer comme des socles de statues, ce qui donnerait à supposer que l'Arche était placée sur la table, et les statues divines gisant en avant sur les socles. Cette interprétation facile et séduisante est inadmissible, d'abord, parce que, nous l'avons montré, la statue du dieu est en réalité unique; ensuite, parce que la place de Dagon est au centre de son naos et non sur les côtés; cette place ne saurait convenir à l'arche ici prisonnière. L'objet du centre paraît être un peu en arrière par rapport à ceux des côtés; il serait placé vers le fond du sanctuaire.
Les objets situés sur les côtés semblent être des autels ornés par-devant de cercles et d'un disque, Quant à l'objet du centre, il mérite toute notre attention. Sur des pieds tournés, comparables à ceux d'autres meubles figurés dans les peintures de la synagogue, est posé une sorte d'entablement arrondi aux angles et coupé de bandes verticales. Il faut y reconnaître le côté d'un cadre à sangles. L'étroitesse du meuble, l'absence de coussins font penser à un trône, mais la statue de Dagon telle que nous la voyons, ne saurait être que debout ou couché, ce qui écarte l'idée d'un trône. On constatera par comparaison avec le lit de Jacob bénissant, dans le tableau central, au registre II (numéro 10), que le meuble représenté ne peut être qu'un lit. Ce meuble est très certainement le pulvinar سرير أو مهد fait pour le repos du dieu et pour ses effusions amoureuses. Le lit de Dagon-Adonis, qui était un lit d'exposition du dieu mort, c'est-à-dire de la statue couchée, se présente sans matelas.
Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35. 1939.
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