Saturday, December 10, 2022

L'Arche prise par les Philistins: première partie

 


 Ce tableau illustre le chapitre IV du premier Livre de Samuel. Les Israélites ayant été battus par les Philistins, le peuple revint au camp près d'Ében-Ézer. Les anciens d'Israël voulurent qu'on allât prendre à Silo l'arche d'alliance, et qu'elle fût ramenée au milieu d'eux, pour les délivrer de la main de l'ennemi (IV, 1-3 ). 


Lorsque l'arche entra dans le camp, tout Israël poussa des cris de joie; les Philistins eurent peur, disant "Dieu est venu dans le camp", mais ils se fortifièrent en même temps dans la pensée de résister aux Israélites (I Samuel IV, 5-9). "Les Philistins combattirent donc et Israël fut vaincu .... trente mille hommes tombèrent du côté Israélite. L'arche de Dieu fut prise ... " (Samuel IV, 10-11). 


L'artiste a traité le sujet en deux scènes: à droite, nous assistons à la bataille ;  à gauche, l'arche est prise et emmenée en captivité. Au centre, un combat de cavalerie est figuré par deux cavaliers se précipitant au galop l'un contre l'autre, lance baissée.  La lance est tenue à bout de bras suivant la technique de l'antiquité, non sous l'aisselle comme au moyen âge.  On constate l'absence d'étrier. les chevaux sont l'un blanc, l'autre noir. Les combattants portent, semble-t-il, une tunique descendant au genou avec des sandales. les bras et les jambes sont nus.  

Ce combat de cavaliers ne paraît guère justifié par le texte biblique qui ne parle que de fantassins. Il semble que les Juifs aient eu bien peu de cavaliers avant le temps de Salomon (I Rois, I, 5) et l'on constate que la cavalerie étrangère causait une grande frayeur à Israël (Deutéronome, XX, 1). A l'époque de Samuel les Philistins avaient de la cavalerie (I Samuel, XIII, 5). 

En réalité, le duel de cavaliers est la façon parthe et perse de représenter un combat. 

Le peintre de la synagogue a représenté de plus au-dessus et au-dessous, la lutte des fantassins. La cavalerie aurait combattu au centre, l'infanterie aux ailes, ce qui est le contraire de la réalité dans le combat antique. 

La peinture est malheureusement très abîmée. On reconnaît cependant que les soldats sont protégés jusqu'aux genoux par des cuirasses souples formées de lames imbriquées en écailles de poisson, blanches - ce qui marque du fer -. Ils portent en outre un pantalon serré à la cheville. Ces fantassins paraissent combattre nu-tête. Ils ont pour armes de larges épées et des boucliers jaunes. Les soldats des deux camps paraissent équipés  de même. 

La lutte semble être parvenue à la période finale. La variété des poses est fort intéressante  à  noter pour son caractère hellénistique. Cette  scène, comme la suivante, se déroule sur un fond rouge, qui répond bien au tragique des événements; le sol est vert, c'est-à-dire couvert d'herbe. 







à suivre 




Comte du Mesnil du Buisson. Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-246 après J.-C., Roma, Pontificio Istituto Biblico. Piazza della Pilotta, 35.  1939.

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